Qualité de l’air dans les bâtiments pour les porcs

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Pourquoi la qualité de l’air est importante 

Afin de garantir la bonne santé et le bien-être des porcs, mais aussi du personnel, nous devons prêter attention à plusieurs polluants qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé et la productivité des animaux. Ils représentent également un risque pour le personnel de l’élevage. Un résumé des concentrations maximales recommandées est donné dans le tableau 1 ci-dessous. 

Dioxyde de carbone 

Le dioxyde de carbone (CO2) est produit et libéré par les animaux (et les humains) quand l’organisme utilise les nutriments de l’aliment et l’oxygène de l’air. À de faibles concentrations, le dioxyde de carbone a une faible toxicité, mais il peut affecter négativement les performances. Avec des concentrations élevées, la fréquence respiratoire est affectée et (avec des concentrations supérieures à 10%), les sujets peuvent même devenir inconscients et mourir. Il est généralement recommandé d’augmenter la ventilation si le niveau de dioxyde de carbone est supérieur à 0,3% (= 3000 ppm), mais un niveau en dessous de 2000 ppm indique une ventilation trop forte. 

Ammoniac 

L’ammoniac (NH3) provient de l’azote présent dans l’urine et les fèces produites par les animaux présents dans le bâtiment. La conception du bâtiment peut avoir un impact sur les niveaux d’ammoniac, par exemple les concentrations sont plus élevées dans les systèmes sur caillebotis avec une fosse profonde, et une ventilation mécanique. L’alimentation a également un impact sur les niveaux d’ammoniac, car des niveaux de protéines plus élevés dans l’aliment permettent une libération d’azote plus importante (l’azote est un composant essentiel des acides aminés, les constituants des protéines). Bien qu’il soit convenu qu’un excès de NH3 a un impact négatif sur la croissance et la santé des porcs, il n’existe pas de consensus sur les niveaux à cibler et, par exemple, le règlement de l’UE (directive 91/630/CEE) n’établit pas de teneur maximale pour l’ammoniac. Certains rapports indiquent que les performances et la santé sont affectées avec des niveaux d’environ 50 ppm, et qu’une exposition prolongée augmente le risque de pneumonie et autres maladies respiratoires. Il est également important de rappeler que l’ammoniac joue un rôle important dans la pollution de l’air. 

Sulfure d’hydrogène 

Le sulfure d’hydrogène (H2S) est un gaz toxique, qui est également un sous-produit de l’urine et des fèces. Parce que ce gaz est plus lourd que l’air, lorsque la ventilation n’est pas adéquate, et en particulier dans les systèmes sur caillebotis avec une fosse profonde et une ventilation mécanique, la concentration augmentera. Cependant, il reste généralement dissous dans les effluents liquides, de sorte que, jusqu’à ce que l’effluent soit agité, il n’y a pas de véritables problèmes de toxicité. Pour cette raison, les niveaux de gaz ne sont généralement pas toxiques (de 0,1 à 5 ppm), même si l’odeur typique d’œuf pourri est détectée. Des symptômes comme une irritation oculaire et respiratoire peuvent être ressentis lorsque les niveaux augmentent à 10-20 ppm. Il a été rapporté que de tels niveaux créent une aversion à la lumière, une perte d’appétit et de la nervosité chez les porcs. Les éleveurs doivent comprendre que les niveaux toxiques (supérieurs à 100 ppm = 0,01%) peuvent être atteints très rapidement lorsque le lisier est agité, entraînant une paralysie de l’ odorat, qui peut donner une fausse impression d’être en sécurité. Au contraire, c’est à ce moment-là qu’il y a danger, car ce gaz affecte les systèmes nerveux et respiratoire. De tels niveaux peuvent être mortels pour les humains et les porcs. 

Méthane 

Le méthane (CH4) est un sous-produit normal de la décomposition du lisier et est généralement non toxique. Ce gaz est plus léger que l’air et peut s’accumuler dans des endroits mal ventilés tels que les fosses fermées de stockage du lisier. Des niveaux élevés peuvent causer des maux de tête et finalement l’asphyxie, mais la principale préoccupation avec le méthane est qu’il est hautement inflammable et explosif lorsqu’il atteint des niveaux supérieurs à 20 000 ppm (2%). Il est recommandé de maintenir les niveaux de méthane en dessous de 500 ppm dans les bâtiments d’élevage.  

Monoxyde de carbone  

Le monoxyde de carbone (formule chimique CO) est un gaz incolore, inflammable et insipide. Un peu moins dense que l’air, il n’est pas le résultat direct de l’activité des porcs, mais peut être produit par des systèmes de chauffage qui ne fonctionnent pas correctement. Des niveaux élevés de monoxyde de carbone sont toxiques pour l’homme et les porcs. À des niveaux modérés (supérieurs à 160 ppm), le monoxyde de carbone peut entraîner une augmentation du nombre de porcelets mort-nés et réduire la vigueur et les performances de croissance. 

Particules de poussière 

La poussière fine ou les particules peuvent causer des problèmes respiratoires, tant pour les humains que pour les porcs. Les aliments et les déjections sèches sont des sources évidentes de poussière et peuvent transporter des substances toxiques telles que l’ammoniac, mais aussi des virus, des bactéries ou des antibiotiques. L’inhalation de particules de poussière peut entraîner différentes maladies telles que la bronchite, l’asthme, la sinusite, généralement associées à des symptômes non spécifiques (fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires...) ou des réactions allergiques. 

L’importance d’une bonne ventilation  

Afin d’éliminer les gaz toxiques, les contaminants et l’humidité, mais aussi de fournir de l’air frais et une température appropriée, en s’assurant que le personnel et les animaux sont en bonne santé et que les performances sont maximisées, à un coût abordable, une ventilation adéquate et en bon état est essentielle. Faire fonctionner correctement le système de ventilation n’est pas une tâche facile, car de nombreux facteurs sont à prendre en compte, tels que le type de système de ventilation, l’isolation et la conception du bâtiment, la température ciblée par rapport à la température extérieure, la circulation de l’air à l’extérieur (vent) et, bien sûr, le nombre, le poids et l’âge des animaux. Cela nécessite une bonne compréhension de la façon dont l’air se déplace et il est conseillé de se former ou recevoir les conseils appropriés. L’entretien de routine du système de ventilation et le nettoyage sont très importants. 

Tableau 1 : Concentrations maximales recommandées de poussières et de gaz toxiques dans les bâtiments de confinement des porcs (Source : U.S. Pork Center of Excellence) 

 

 

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